LA CGT NE SIGNE PAS LE RECUL SOCIAL !

Jusqu’ici, la CGT a signé à SafranHE tous les accords de substitution pour l’application de la nouvelle convention collective.
Mais le dernier accord proposé :  »Gestion de carrière » rentre de plein pied dans ce que notre employeur appelle  »la Philosophie de la NCC » et là, force est de constater que les salariés vont déchanter.

N’en déplaise aux défenseurs béats de cette NCC.
Les dispositions de gestion de carrière proposées ne convenant pas aux OS, elles ont presque toutes été retirées de l’accord, qui au final ne contient plus qu’un seul article concernant les forfaits horaires des cadres. Vous parlez d’une gestion de carrière globale…

Telle est la vision du dialogue social à SHE : si les représentants du personnel ne sont pas d’accord, la direction avance quand même, la direction imposera tout en dehors de l’accord. Voici le détails :

Au forfait jour tu passeras : (devenu le seul article de l’accord)
Pour les cadres affectés G13 et au-delà, le forfait jour sera obligatoire pour les nouveaux embauchés (ainsi qu’une partie des postes F11 et F12 sur décision du manager). Grâce aux OS qui ont bataillé, les salariés actuels en forfait heure affectés G pourront conserver leur statut exceptionnellement, jusqu’à une éventuelle mobilité qui sera conditionnée au passage au forfait jour.

L’Europe condamne régulièrement les forfaits jours français, au motif qu’ils rendent possible des durées de travail considérables. Safran le sait : un salarié en forfait jour fait plus d’heures et a moins de congés, l’idéal pour un employeur peu scrupuleux !
La CGT milite et réclame un encadrement du temps de travail de tous les salariés !
Un cadre tu deviendras :

Environ une centaine de salariés non cadres vont être affectés à un poste relevant d’une classification supérieure ou égale à F11. Ceux-là seront priés de changer de statut pour passer Cadres (passer de 28 jours de modulation et parfois 6 ou 8 congés ancienneté à 16 RTT en forfait jour ou 19 jours avec le compteur crédit-débit du forfait heure + 4 jours ancienneté maximum). Perte sèche de 9 à 16 jours suivant les cas.
C2 – Confidential

En contrepartie ? 4.7% de revalorisation de salaire (arraché par les OS en négociation) et le droit à garder l’ensemble de ses CA (proposition de dernière minute pour contraindre la signature).
Contrepartie que la direction ne veut même pas inscrire noir sur blanc dans l’accord, mais sur laquelle elle reviendra peut-être en cas de non-signature, évidemment. Bien maigre quand on sait qu’une cadration diplômante aujourd’hui, c’est plutôt 10% d’augmentation…

Pour un salarié avec 20 ans d’ancienneté la perte est chiffrée par la CGT à 500€ par an, pour 15 ans d’ancienneté, la perte est de 2000€ par an.
Si le salarié refuse de changer de forfait ? il sera tout simplement déclassé et affecté à un emploi moins bien côté, dans son service ou ailleurs… La direction le promettait la main sur le coeur fin 2022, personne ne perdrait rien avec cette NCC. A vous de juger !
Les perspectives de reconnaissance tu oublieras :

Aujourd’hui, les salariés OETAM qui arrivent à un niveau 5.2 (environ 20 ans d’ancienneté) se voient octroyer un congé ancienneté supplémentaire. Si ce CA sera conservé par ceux qui l’ont déjà acquis, le dispositif disparait purement et simplement. Pour les salariés n’ayant pas encore le  »cadeau » (dont par exemple les 5.1 qui attendaient ce  »cliqué » comme une reconnaissance juste du travail accompli), ils peuvent désormais se brosser, la philosophie de la NCC est contre.
La direction parle la philosophie de comptoir : les salariés trinquent !

Bilan : la CGT ne signe pas le recul social
On y est, ça commence, la CGT avait prévenu.
Attention, bientôt la distribution des fiches emploi, les déçus risquent d’être légions !
Rappel : c’est une décision unilatérale de la direction, vous n’avez pas à donner votre accord ou signer quoi que ce soit. Souhaitons bonne chance aux managers de proximité et aux RH pour la gestion de ce bazar dont personne n’avait besoin.

La CGT est là pour vous soutenir car nous défendons tous les salariés.
Qui profite des supposés progrès de cette NCC ? Pas les salariés en tous cas.
Buchelay, le 12 octobre2023