NAO 2015: Réunion de Bilan

Les Négociations Annuelles Obligatoire (NAO) de l’année 2015 ont débuté mardi 27 janvier par la traditionnelle réunion de bilan. A l’occasion de cette rencontre, la direction remet des informations qui doivent servir aux organisations syndicales d’éléments à la négociation.

Rappel des NAO 2014 :

La CGT et les autres Organisations Syndicales représentatives ont signé un accord sur les mesures sociales qui prévoyait notamment des AG plus fortes que les AI et une garantie sur le maintien de notre capacité industrielle en matière d’emplois.

Bilan politique salariale :
– Près d’un salarié sur deux a bénéficié d’une AI
– Environ 800 pts ont été distribués dans le cadre des mesures spécifiques
– 1021 salariés (environ 1/3 de l’effectif) ont bénéficié de la mesure plancher 1000 €.

Les délégués CGT signalent que des salariés Ouvriers/ETAM ont reçu que 850 €. La direction est dans l’incapacité d’apporter une réponse ce jour…
– La direction fait remarquer que le programme salarial 2014 est de 2.65% mais que dans les faits, il est à 3.1% en comptant la prime de 150€ et le plancher de 1000€.

Rémunérations complémentaires :
Intéressement  3180€ en 2014 (3100€ en 2013)
Participation  2194€ en 2014 (1770€ en 2013)
PEG  +20% d’abondement soit 6756€

La direction additionne les mesures salariales, la participation et l’intéressement pour nous annoncer que nous touchons pratiquement 15 mois de salaire dans l’année !

La CGT refuse cet amalgame. En effet il faut faire la distinction entre le salaire, censé rémunérer la force de travail de plus la reconnaissance de la qualification du salarié et les rétributions sous forme de participation ou d’intéressement qui dépendent des profits de l’entreprise et/ou de l’évolution du cours de la bourse et ont donc un caractère aléatoire. A ce titre ces rétributions ne doivent pas être substituées à du salaire.

Temps de travail

52% des cadres sont en forfait jours et 43% en forfait heures

37000 heures supplémentaires ont été effectuées en 2014

ð La CGT note que les 37000h correspondent à 25 emplois temps plein. Elle fait remarquer aussi qu’en plus de cela il y a eu 35000h d’écrêtées en 2014, donc quasiment autant d’emplois potentiels en moins

Emploi

4985 effectifs inscrits dont 500 Microturbo.

1540 à l’étranger soit un total de 6525 personnes.

En 2014 à 148 entrées dont 35 mutations groupe à 170 départs dont 29 mutations groupe et 16 ruptures conventionnelles

Soit un delta de -22 décomposé comme suit :

ENTREES DEPARTS SOLDE
CADRES 76 57 +19
ETAM 28 52 -24
OUVRIERS 44 61 -17

NAO 2014

Effectif production France : -25 ouvriers -25 ETAM et +30 cadres

Capacité monde : -168 effectifs TMM et TMUK

68 recrutements dont 26 intérimaires ont été réalisés dans le domaine industriel

  • La CGT remarque qu’au niveau des effectifs ouvriers, la direction n’a pas respecté son engagement de maintenir l’emploi industriel dans le périmètre France malgré les 68 recrutements le delta est négatif avec moins 25 personnes production. Elle souligne également une baisse inquiétante des effectifs ETAM
  • Concernant les ruptures conventionnelles, la CGT demande combien de postes ont été remplacés sur les 16 départs , fin de non-recevoir de la direction qui considère que cela est une mesure à la marge… qui représente tout de même près de 10% des départs…
  • La CGT constate un manque d’effectif dans les ateliers pour 2015 par rapport à une charge supplémentaire de 100 moteurs annoncée dernièrement. La direction propose d’inclure dans le calcul de la capacité annuelle le quota d’heures supplémentaires. Cette mesure tend à intégrer les HS dans le temps de travail de base au détriment de l’emploi

Le recrutement d’alternants est porté à hauteur de 6% de l’effectif pour 5,5% prévu dans l’accord (165 personnes).

  • La CGT demande le % par catégorie socioprofessionnelle et par type de diplômes.

Calendrier des prochaines réunions

Les prochaines réunions de négociation auront lieu les 11 et 18 février 2015.

  • La CGT rappelle à la direction son mode de fonctionnement démocratique basé sur la consultation des salariés. Le calendrier serré imposé ne pourra donc pas être respecté en l’état.

EN CONCLUSION

Ces dernières années, la direction s’engage sur des NAO déjà cadrées par le groupe en matière de politique salariale. Sans mobilisation des salariés, il apparaît difficile d’aller au-delà de ce cadrage.

Reste le terrain de l’emploi où les OS et notamment la CGT croyaient avoir encore quelques marges de négociation. A ce jour, la direction n’a pas tenu ses engagements par rapport à l’accord signé l’an dernier (-25 en production).

De plus, nous pouvons dire que la direction a volontairement tenu un discours alarmiste sur une baisse significative de la charge en 2015 afin de mettre une certaine pression sur les OS et salariés en fin d’année dernière dans le cadre de l’« Agilité-Performance ». Pour preuve, à peine le relevé de conclusions signé, elle annonce en CE 100 moteurs supplémentaires à livrer cette année.

Il nous apparaît difficile dans ces conditions de parler de dialogue social mais plutôt de « manipulations sociales ». Devant ce constat, seule une réponse collective nous permettra de nous faire entendre.

Ces négociations devront être l’affaire de tous les salariés. La CGT veut permettre, dans tous les établissements, aux salariés de s’informer, de donner leurs opinions et d’élaborer les revendications.

Préparons-nous à participer et agir ensemble…

Vœux du président, prendre ses désirs pour la réalité.

Olivier Andries, président de TURBOMECA, a pris l’habitude chaque année de présenter ses vœux aux salariés.

Cet exercice de communication est devenu le moyen de faire passer des messages qui ont parfois du mal à rencontrer la réalité du terrain…

Relevé de conclusion sur l’agilité et la performance 

Désirs : En insistant sur la signature du relevé par certaines Organisations Syndicales, notre Président a exprimé l’idée qu’en termes de représentativité, les salariés étaient donc prêts à la transformation de TURBOMECA, notamment sur le temps de travail.

Réalité : La CGT première organisation syndicale au niveau société n’a pas signé le dit relevé, sur le temps de travail. Pour rappel, les signataires n’ont validé que l’idée de poursuivre des discussions, sans obligation de résultat.

SUR LE TEMPS DE TRAVAIL, LES SALARIES ONT EXPRIMÈ PAR UNE MOBILISATION FORTE LEUR MOTIVATION A DEFENDRE LEURS ACQUIS ET NON A TRANSMORMER L’ACCORD SIGNÈ

NAO 2014 : Accord sur le maintien de la capacité industrielle

Désirs : Le service communication de TURBOMECA donne sa pleine mesure en ce début d’année. Les notes internes arrivent dans nos boites mails quasiment tous les jours. Concernant le bilan de l’accord NAO, sur les salaires et l’emploi de 2014, on veut nous faire croire qu’on a embauché plus de monde que prévu.

Réalité : Pour la CGT, un des points marquant des NAO 2014 qui a pesé dans la décision de valider cet accord était : « le maintien de la capacité industrielle en termes d’effectifs ». Or, malgré une campagne d’embauches, le delta entre entrées et départs demeure négatif sur les emplois industriels.

LA DIRECTION N’A PAS TENU SES ENGAGEMENTS PAR RAPPORT A L’ACCORD SIGNÈ L’AN DERNIER PAR L’ENSEMBLE DES ORGANISATIONS SYNDICALES.

QUELLE CONFIANCE ACCORDER A SES ENGAGEMENTS FUTURS ?

 SSE  / CHSCT (1) : Où est la complémentarité ?

Désirs : Le président a également exprimé la volonté que nos établissements à TURBOMECA reçoivent des distinctions dans les bonnes pratiques SSE.

Réalité :      Que peuvent valoir les médailles et titres obtenus dans le domaine de la SSE lorsque les demandes des CHSCT n’aboutissent pas sur des questions essentielles de santé et de sécurité au travail ? Faut-il rappeler toutes les difficultés qu’ont les élus à faire respecter les réglementations en vigueurs sur un sujet tel que l’amiante par exemple ?

  • CHSCT : Comité d’Hygiène de Sécurité et des Conditions de travail composé d’élus des salariés.
  • SSE     : Sécurité Santé Environnement ; service de la Direction d’établissement.

Fluctuation de la production neuve.

Désirs : Notre direction a fortement communiqué sur la nécessité de transformer TURBOMECA pour s’adapter à la baisse de la production neuve. La petite musique nous la connaissons bien maintenant, pour s’adapter à la baisse d’activité, il faut être AGILE pour être PERFORMANT.

Réalité : Faute d’accord sur l’agilité, pour s’adapter, notre direction a fait des choix de réinternaliser, sur les sites français, une activité qui nous appartenait déjà.

En effet, les moteurs Arriel de TMUK étaient réparés à Tarnos avant d’être affectés en Angleterre. Même chose pour la production de pièces à Monroe, ces usinages étaient réalisés en France avant d’être affecté aux Etats-Unis.

 LES RECENTES FERMETURES DE SITES TRADUISENT L’ECHEC DES POLITIQUES D’EXTERNALISATION

PRATIQUEES PAR LES DIRECTIONS TURBOMECA CES DERNIERES ANNEES.

Le Dialogue Social ?

Désirs : Notre direction convoque régulièrement les élus de toutes les organisations syndicales pour construire un « dialogue social  modernisé » selon les propres vœux du Président.

Réalité :      La direction convoque effectivement les Organisations Syndicales à plusieurs reprises sur chaque sujet. Ces réunions n’aboutissent souvent à rien de concret et n’ont d’autres objectifs que d’«aspirer» les élus vers elle tout en les éloignant de la réalité du terrain.

Ceci s’inscrit directement dans la logique du projet du gouvernement sur la réforme du dialogue social, directement téléguidé par le MEDEF, dont l’un des objectifs majeurs est de diminuer l’expression des syndicats et par la même celles des salariés.

LE « DIALOGUE SOCIAL » QUE NOUS VEND LA DIRECTION S’APPARENTE PLUS A UNE « MANIPULATION SOCIALE » DES ORGANISATIONS SYNDICALES PLUTOT QU’A UN ECHANGE CONSTRUCTIF.

En renforçant son service communication notre direction a mis en place un véritable outil de propagande qui nous abreuve d’informations sur la vie de l’entreprise. Mais ne soyons pas dupes, en occupant l’espace de la sorte, notre direction a pour unique objectif de nous amener tous vers la pensée unique, en l’occurrence la sienne …

 LA FRONTIERE ENTRE COMMUNICATION ET MANIPULATION EST MINCE.

La CGT ne prétend pas détenir la «vérité», mais, dans sa mission syndicale, elle veillera à ce que chacun puisse connaitre tous les tenants et aboutissants des problématiques auxquelles nous avons tous collectivement à faire face.

Avec les moyens dont elle dispose, la CGT s’engage donc à informer au mieux l’ensemble des salariés en amenant un éclairage différent de celui de notre direction. Elle s’engage à continuer les débats avec vous via des consultations de salariés, des assemblées générales de syndiqués, etc…

Ne vous laissez pas envahir par le message unique de notre direction, restez à l’écoute de toutes sources d’informations, c’est le meilleur moyen de rester éveillé …

C’est ensemble que nous pouvons faire le vœu de pérenniser nos emplois, nos statuts, notre avenir.

 


la loi Macron contre la liberté d’informer.

« Les journalistes de nombreux médias s’élèvent aujourd’hui contre « la protection du secret des affaires » que veut instituer le ministre des Finances » déclare Patrick Apel-Muller, directeur de la rédaction de l’Humanité.

« Ils demandent le « retrait pur et simple » de cet article de la Loi Macron qui menace les syndicalistes, les lanceurs d’alerte et la presse »

 

Une véritable organisation volontariste qui détruit tout rapport humain.

FLASH INFO

Jeudi 15 janvier s’est tenue la réunion du Comité d’Etablissement où était notamment inscris à l’ordre du jour : Le recueil d’avis portant sur la re-planification des JNT du premier semestre.

La direction, après avoir dans un premier temps ignoré la proposition des Organisations syndicales inscrite au courrier du 12 janvier 2015, a, face au refus de vote de l’ensemble des élus subitement revu sa proposition.

Après un débat houleux, la direction a fait une nouvelle proposition (Voir encadré).

A titre exceptionnel, en raison du pic de charge attendu pour le CCIH au 1er semestre 2015, re-planification des modulations de service 2015 comme suit:

Report de modulations de service du 1er semestre 2015 sur les mois de juillet, août et septembre 2015 à concurrence de 5 jours pour les équipes et la Normale

MS concernées pour la normale : janvier/février/mars/avril/juin (1er MS initialement positionnée)

Sur la base de la proposition du management de proximité, les chefs de service consolideront et valideront la re-planification équilibrée des MS sur la dite période pour fin février 2015 au plus tard.

Les autres dispositions de l’accord de 2000 restent inchangées.

La prise de 10 jours ouvrés consécutifs de congés payés entre mai et octobre 2015 devra se faire (période de 10 jours de congés payés obligatoires pouvant ou non être accolés à ces 5 MS).

Cette proposition correspondant sensiblement à la revendication inscrite au courrier du 12 janvier, l’ensemble des élus du Comité d’établissement a remis un avis favorable.

Egalement, l’ensemble des élus a fait comprendre à la direction que ces JNT déplacées pour répondre au pic de charge ne devaient en aucun cas servir à la direction pour justifier une absence du salarié pour cause de panne machine, manque de charge, intempérie etc. comme le souhaitait un temps la direction actuelle !

La direction a confirmé en séance avoir compris le message, cette pratique ne s’appliquerait pas.

 

Aujourd’hui force est de constater que le discours tenu au point 15 Mn par certains responsables de ligne aux salariés, détourne l’engagement émis par la direction sur ce point aux élus. Ces propos détournent également la philosophie de l’accord RTT et démontre aussi que personne ne pilote le CCIH.

 

A la CGT, nous condamnons fermement cette dérive managériale constatée, parfois amplifiée, par la volonté de quelques « carriéristes » prêt à démontrer qu’ils peuvent faire mieux ! Quand nous disons faire mieux, il faut comprendre bien entendu faire faire ou faire subir. A la CGT, nous exigeons que la direction face respecter son engagement par l’encadrement.

 

Nous subissons une véritable organisation volontariste qui détruit tout rapport humain.

Pour la CGT, ce fait provoque un véritable malaise. Nous n’avons aucune intention de produire dans l’agitation afin de nous donner bonne conscience. Notre seule ambition est d’être une organisation responsable qui donne des perspectives d’interventions collectives pour une meilleure activité professionnelle. La CGT n’a pas l’intention d’entretenir voir de participer à un développement de l’exploitation des femmes et des hommes, elle constate seulement, elle n’est pas la seule, qu’un salarié qui vit mal sa situation n’est pas dans les meilleures conditions pour assurer pleinement son activité professionnelle. Nous rappelons que nous ne voulons pas que les salariés cadres ou non cadres soient corvéables à merci car ce sont bien nos dirigeants qui ont laissé dériver une organisation et des structures inefficaces.

Buchelay, le 23 janvier 2014